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Baron de St Castin 1881

par Will H Lowe Wilson Museum Archives

Le Baron de Saint-Castin et les Robichaud de Port-Royal

par Fernand Robichaud, Sorel-Tracy, Québec

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On sait que par leurs mariages avec les sœurs Françoise et Marie LeBorgne de Belle-Isle, filles d'Alexandre LeBorgne et Anastasie de Saint-Castin, les frères Pierre et François Robichaud se liaient à la lignée du Baron Jean-Vincent d'Abbadie de Saint-Castin, celui-ci étant le père de leur belle-mère Anastasie de Saint-Castin.

 

Le Baron de Saint-Castin avait déjà quitté ce monde (1707) et l'Acadie (1701) au moment de la naissance des frères Pierre (1713) et François (1716) Robichaud. Mais, est-ce que les Robichaud de la génération précédente, plus précisément la famille d'Étienne, auraient pu avoir des relations avec le fameux Baron?

 

Si on se réfère à la littérature et nommément aux livres de Armand G. Robichaud, « Histoires de Robichaud » et « Les Flibustiers de l'Acadie » et au livre de Marjolaine Saint-Pierre « Saint-Castin, baron français, chef amérindien », on peut penser que le Baron n'était pas inconnu des Robichaud (Étienne et ses fils) de Port-Royal. La famille d'Étienne était bien établie à Port-Royal au plus fort des péripéties du Baron en Acadie. Comme le Baron, les Robichaud s'intéressaient aux affaires mercantiles de Port-Royal, sauf que le Baron en plus de son statut de militaire de la Couronne, s'adonnait à un commerce beaucoup plus large entre la France, le Massachusetts, son comptoir de Port-Royal et son village franco-amérindien de Pentagoet.

 

Le Baron n'était donc pas sans se présenter de temps à autre à Port-Royal puisqu'il y avait un comptoir commercial. Marjolaine Saint-Pierre dans son livre cite les propos de l'abbé Petit, curé de Port-Royal en 1685; « il nous fait souvent des aumônes considérables pour notre église....et quand il vient ici me voir, ce qui luy arrive ordinairement deux fois par an, il est ravi d'assister au service que nous y faisons les dimanches... »

 

Il faut certes souligner le fait que l'ancêtre Étienne Robichaud avait épousé Françoise Boudrot. Le frère de Françoise, Abraham, devint un négociant-caboteur sur le MARY, un bateau appartenant au Baron. Cet Abraham, beau-frère d'Étienne Robichaud, fait du commerce illicite (*) avec la Nouvelle-Angleterre, avec la bénédiction du gouverneur Villebon, et il est à la fois « espion » pour Saint-Castin, sachant très bien ce qui se trame à Boston et Pemaquid. C'est ainsi qu'il est le maître-d'oeuvre de différentes expéditions pour le compte du Baron, la plus connue étant celle du printemps 1691.

 

Par ailleurs, en cette même année 1691, Prudent Robichaud à Étienne, épousait Henriette Petitpas. Il est intéressant de constater que Jacques Petitpas, frère d'Henriette et beau-frère de Prudent, est l'un des deux Acadiens qui a déjoué un complot qui visait à assassiner le Baron en 1692. Jacques Petitpas était le gendre de Jean-Serreau de Saint-Aubin, l'autre Acadien.

 

De plus, il faut mentionner le corsaire Pierre-Baptiste Maisonnat, lequel épouse Madeleine Bourg en 1693 et dont la mère est Marguerite Boudrot, sœur d'Abraham cité plus haut. Ce Baptiste Maisonnat se retrouve capitaine sur le bateau de Pierre Lemoyne d'Iberville en 1696 lors de la prise du Fort Pemaquid (un poste entre l'Acadie et la Nouvelle-Angleterre). Il est accompagné des corsaires Simon-Pierre Denys de Bonaventure et Louis Denys de la Ronde. Le Baron de Saint-Castin et ses Abénakis s'occuperont de l'attaque terrestre. Il faut savoir que de par ses activités commerciales avec la Nouvelle-Angleterre, Baptiste Maisonnat était un autre des informateurs de Saint-Castin.

 

Plus tard, en l'an 1700, Alexandre Robichaud à Étienne épousait Anne-Marie Melançon, sœur de Cécile, épouse d'Abraham Boudrot cité ci-haut.

 

* Il faut dire qu'un système de troc illégal mais qui assurait la survie de la jeune colonie, fut implanté pendant plus de cinquante ans en Acadie. À partir de 1689, les rapports entre Port-Royal et Boston se sont détériorés dû aux guerres entre l'Angleterre et la France, mais sans toutefois mettre fin au troc illégal en Acadie. Flibustiers, pirates anglais, corsaires français, ont longtemps été actifs en Acadie, même si dans une moindre mesure après le traité d'Utrecht (1713), lequel cédait la majeure partie de l'Acadie à l'Angleterre.

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